Le chemin d'un prolétaire

"Le chemin d’un prolétaire" est la vie toute simple d’un homme ayant tant de souvenirs, dont certains - sur le plan local et général aussi - que nous, ses amis, lui avons demandé, le sachant doué d’une mémoire prodigieuse et connaissant aussi les rudes étapes qui ont jalonné sa vie, en écrivant ses mémoires, de témoigner de ce passé et de le faire revivre, afin que l’oubli ne tombe pas sur cette période d’une partie importante du XXe siècle finissant. Au fil de ce récit, certains revivront ce qu’ils ont connu eux aussi, c’est à dire les mêmes dures difficultés de la vie, imposées aux couches modestes de la population laborieuse. Oui, la mémoire d’un homme, né dans les premières années du début de ce siècle, est un trésor d’informations. Il a vécu ou subi l’essentiel des bouleversements du monde. Il a connu 2 guerres mondiales et les guerres coloniales, toutes aussi inutiles. Ce n’est pas en spectateur qu’il vivra ces périodes de guerre. La Première marquera à jamais son enfance, par le massacre de tant de jeunes qu’il connaissait. Puis, à 15 ans, partant à la reconstruction des régions dévastées, le spectacle de désolation découvert en 1919 dans ces régions-là, ne pouvait qu’éveiller, dans l’esprit et le cœur d’un adolescent sensible, la haine de la guerre. Pendant la Deuxième, il prit une part active dans la Résistance, en aidant les réfractaires au STO et en organisant, avec ses camarades, la résistance armée à l’ennemi. Comme le disait si justement Victor Hugo, “ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent”. De ce point de vue, René Romanet a lutté toute sa vie pour un idéal plus humain, pour plus de justice sociale, et surtout pour la paix. Fils et petit-fils de maçons de la Creuse, ayant eux-aussi connu la dure exploitation du prolétariat de la fin du XIXe siècle, il fut - tout naturellement - vite acquis à ces idées progressistes qui l’ont animé toute sa vie. D’ailleurs, il sut les mettre au service de ses administrés durant un quart de siècle, où il fut maire de sa commune à partir de 1935. Le témoignage contenu dans ce livre, est un beau document humain.