La mort est dans la ville

La mort est dans la ville

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Ils ont planté, sur la carte de la ville, des épingles à têtes vertes. Une dizaine, puis trente, puis cent... Mais la mort se répandait trop vite. Les mots qui venaient à l’esprit étaient manifestement inadéquats. Un virus ? Une contagion ? Une épidémie ? Une agonie collective ? « Cette ville prend la mort comme une vieille coque pourrie prend eau de tous les côtés à la fois. Elle n’est plus infectée, ici et là, mais en passe d’être submergée... » disait l’un. Et un autre suggérait un plan d’action, la mise en place d’un dispositif de salut public, la création de commissions spéciales. N’importe quoi. Quand la mort est sortie de la ville pour contaminer d’autres lieux, ils ont fait donner la troupe. Ils ont établi un cordon sanitaire, dans les collines à vignobles, comme on place un garrot au-dessus d’une hémorragie. Dans la ville, désormais close, les habitants ont continué à vivre, tant bien que mal. Et à se suicider... Pour le suicide d’un individu, c’est évident, on peut toujours suggérer des explications. Pour le suicide d’une civilisation, c’est notoire, on peut toujours développer des théories. Mais pour le suicide d’une petite ville ? Quand les membres d’une communauté, modeste et banale, se suppriment les uns après les autres, qu’est-ce qu’on peut dire ? Et qu’est-ce qu’on peut faire ? Le premier roman d’Yvon Toussaint, Un incident indépendant de notre volonté, Grand Prix de littérature policière 1975, relevait d’un genre désormais classique : le « thriller » de politique-fiction. « La mort est dans la ville » serait plutôt un « thriller » de métaphysique-fiction.

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